« Je jure devant l’autel de Dieu, une hostilité éternelle contre toute forme de tyrannie sur l’esprit de l’homme. »
Thomas Jefferson
Nous avons dérivé loin des principes de la démocratie, une réalité que quiconque observant objectivement la politique de ces quatre dernières années dans notre pays doit admettre. Nous ne sommes pas encore sous une dictature, certes, mais l’avenir reste incertain, et je doute que quiconque puisse prédire notre direction.
Hier, j’ai écouté Jacques Attali. Bien que je ne sois guère admirateur de cet homme, il semble que, confronté à l’imminence de sa propre mortalité, ce sombre acteur de notre République éprouve des remords. Il s’interrogeait sur les véritables dirigeants du monde, concluant à l’image d’un avion dépourvu de pilote, de cockpit, voire de moteur. Cette analogie trouve un écho en moi. Le monde semble naviguer sans capitaine. La tragédie humaine se joue entre ceux aspirant au pouvoir et ceux le subissant, entre les actes de terrorisme d’État et les secrets bien gardés. Mais finalement, quelle est la portée de leur quête, si ce n’est une danse éphémère vers l’oubli ? L’histoire regorge de ces tyrans éphémères. Quel est donc leur héritage ? Pour les citoyens intègres, la vie se poursuit malgré les épreuves. Quant aux opportunistes, ils s’accrochent aux basques de ces figures tragiques, liant leur destinée à la leur. La liberté de choisir notre chemin reste notre droit le plus fondamental, n’est-ce pas ? Au cœur de tout, se trouve la croyance. Macron est persuadé d’avoir une mission à accomplir, quelque chose, dit-il, qui le transcende. Mais, au même instant où je vous parle, peut-être que quelque part en France, il y a une personne qui s’entraîne au tir de précision, persuadée qu’elle a, elle aussi, une mission à accomplir. Voilà là deux destins tragiques qui vont se rencontrer peut-être. Ma mission à moi est d’accompagner mon fils pour qu’il devienne un homme. Ma mission est de lui transmettre des valeurs qui m’ont été transmises par mes parents et avant eux, leurs parents., lui apprendre la confiance en lui, le discernement et l’espoir. Cette mission me transcende aussi mais elle n’implique pas, heureusement, de faire chier la moitié de mon pays pour ça. Les véritables souverains de notre monde ne sont ni des individus ni des nations, mais les concepts immuables de logique, de réalité et de vérité. Ce sont eux les véritables régents de notre existence.