La « prophétie de la vache rousse », un sujet méconnu du grand public, a récemment resurgi dans l’actualité suite à l’attaque du 7 octobre orchestrée par le Hamas contre Israël. Cet événement tragique, marqué par de multiples motivations, a vu émerger une raison particulièrement singulière évoquée par la branche armée du gouvernement palestinien : l’acquisition par une organisation religieuse israélienne de vaches rousses. Cette déclaration a suscité de vives inquiétudes et interrogations, notamment sur le rôle joué par cette ancienne prophétie dans l’escalade des tensions.
Selon des croyances ancrées dans le judaïsme, la construction d’un troisième temple juif sur le mont du Temple à Jérusalem, site sacré aussi bien pour les juifs que pour les musulmans, marquerait le retour du Messie. Toutefois, cette entreprise nécessite au préalable la purification du mont, un rituel impliquant l’utilisation des cendres d’une « génisse rousse » selon des prescriptions très précises énoncées dans la Torah. De Moïse à la destruction du Second Temple, seules neuf vaches rousses auraient été sacrifiées, et la quête de la dixième vache, apte au rituel, est devenue un enjeu majeur pour certains groupes religieux juifs.
L’Institut du Temple, une organisation religieuse israélienne, s’est donné pour mission de trouver cette dixième vache rousse, allant jusqu’à mener des campagnes de financement participatif pour élever scientifiquement l’animal parfait selon les critères bibliques. Cette quête, bien qu’elle semble relever de la croyance pure, a des implications très concrètes sur le terrain, notamment en ce qui concerne les tensions religieuses et territoriales à Jérusalem. La récente importation de vaches depuis les États-Unis, susceptibles de correspondre aux critères de la prophétie, a exacerbé les craintes d’une partie de la population musulmane palestinienne.
Cette peur, que le gouvernement israélien puisse envisager de détruire les sanctuaires musulmans du mont du Temple pour reconstruire le temple juif, s’est transformée en une des multiples justifications avancées par le Hamas pour lancer son attaque du 7 octobre. Si l’Institut du Temple n’est pas une entité officielle du gouvernement israélien, son activité bénéficie néanmoins d’un certain soutien institutionnel et culturel, amplifiant ainsi les inquiétudes et les tensions.
L’interaction complexe entre croyances religieuses anciennes et enjeux géopolitiques modernes souligne la profondeur des racines historiques et spirituelles qui influencent le conflit israélo-palestinien. La « prophétie de la vache rousse », bien plus qu’une simple croyance marginale, révèle comment des interprétations religieuses peuvent se mêler à la politique, entraînant des conséquences réelles et parfois tragiques sur le terrain.