La vie n’est pas un combat entre le bien et le mal, mais un rapport de force.
La vie n’est pas un combat entre le bien et le mal, mais un rapport de force.
Cette maxime résume bien l’approche politique d’Andrew Jackson, l’un des présidents les plus controversés et influents de l’histoire des États-Unis. Souvent comparé à Donald Trump, Jackson a laissé un héritage qui résonne encore dans la politique américaine actuelle. Son style populiste, sa méfiance envers l’élite et sa politique vis-à-vis des institutions et des peuples autochtones présentent de nombreux parallèles avec le mandat de Trump. Cet article explore les grandes lignes de la vie de Jackson, en montrant comment ses décisions ont façonné la politique américaine et inspiré Trump.
Les débuts tumultueux d’Andrew Jackson
Né en 1767 dans une région rurale des Carolines, Andrew Jackson connut une jeunesse marquée par la guerre et les privations. Combattant pendant la Révolution américaine, puis devenant avocat et homme politique, il se forgea une réputation de leader intransigeant et charismatique. Après une carrière militaire et politique qui le rendit populaire, Jackson se présenta pour la première fois à la présidence en 1824, mais son échec initial ne l’arrêta pas. Il gagna finalement l’élection de 1828, incarnant la montée d’une nouvelle génération de leaders issus du peuple.
Le veto contre la banque centrale : Lutte contre les institutions
L’un des actes les plus marquants de la présidence de Jackson fut son veto contre le renouvellement de la charte de la Banque centrale. Jackson voyait cette banque comme une menace pour la liberté économique des Américains, dénonçant les privilèges de l’élite financière.
Trump, de son côté, a souvent critiqué la Réserve fédérale américaine et d’autres institutions, estimant que celles-ci favorisaient les intérêts de quelques-uns au détriment de ceux de la nation. Cette défiance vis-à-vis des institutions est un trait marquant partagé par les deux hommes, les inscrivant tous deux dans une logique de confrontation avec l’élite.
Méfiance envers les politiciens professionnels et les institutions
Andrew Jackson s’érigeait en défenseur des citoyens contre les politiciens professionnels et les structures bureaucratiques. Dégoûté par ce qu’il voyait comme un réseau d’intrigues et de favoritismes, il dénonça ce système en promouvant une démocratie « plus directe ». Cette attitude a inspiré une certaine défiance envers le système qui existe encore dans la politique américaine actuelle, notamment incarnée par des leaders revendiquant une approche « anti-système ».
Donald Trump a également su incarner ce sentiment anti-élite, se présentant comme un outsider capable de « nettoyer le marécage » de Washington. Ce message anti-establishment a séduit de nombreux Américains, témoignant d’une résonance entre les époques.
La fracture au sein du Parti républicain-démocrate : une lutte pour le pouvoir
En 1824, Jackson remporta la majorité du vote populaire, mais pas la majorité absolue des grands électeurs. Le Congrès choisit alors John Quincy Adams comme président, provoquant l’indignation de Jackson et de ses partisans. Cet événement, surnommé le « marché corrompu », entraîna une scission au sein du Parti républicain-démocrate et donna naissance au Parti démocrate moderne.
La politique amérindienne de Jackson : une page sombre
L’une des décisions les plus controversées de Jackson reste sa politique vis-à-vis des Amérindiens, symbolisée par la Loi sur le déplacement des Indiens de 1830. Cette mesure aboutit à la déportation de milliers de personnes et au tragique épisode de la « Piste des Larmes ». Cet épisode coûte la vie à 4 000 Cherokees environ (25 % de la population), au cours de leur déportation. En référence à cela, des Amérindiens refusent encore actuellement de se servir du billet de 20 dollars à son effigie. Bien que condamnée aujourd’hui, cette politique révèle la vision expansionniste et nationaliste de Jackson, au nom d’une idéologie visant à renforcer l’Amérique.
L’anecdote du billet de 20 dollars : un symbole posthume
Bien qu’il ait opposé une forte résistance à la banque centrale, Andrew Jackson se retrouve aujourd’hui ironiquement sur le billet de 20 dollars, devenu ainsi une figure de l’économie qu’il contestait. Depuis 1928, le portrait d’Andrew Jackson orne le billet de 20 dollars américain. En 2016, une initiative propose de le remplacer par celui d’Harriet Tubman, militante antiesclavagiste. Ce projet, approuvé puis suspendu sous Trump, a été relancé par Biden en 2021. Cette controverse illustre les débats actuels sur l’héritage de Jackson et la manière dont l’Amérique honore ses figures historiques.
En conclusion, l’héritage d’Andrew Jackson reste profondément ancré dans la politique américaine. Son style populiste, son opposition aux élites et ses politiques controversées trouvent encore des échos aujourd’hui, notamment dans la présidence de Donald Trump. Comprendre Jackson, c’est mieux saisir les racines de certaines dynamiques politiques actuelles aux États-Unis.
Tentative d’assassinat d’Andrew Jackson le 30 janvier 1835.