Le vlog de cette semaine ne parle pas. Il regarde. Il écoute. Il s’imprègne.
J’ai laissé le micro au vent, le texte aux pierres, la parole aux racines.
Pas de commentaire, pas d’explication, pas de voix off.
Juste la caméra et le lieu.
Un lieu habité. Un lieu oublié. Un lieu revenu.
📍 Balmes ou Balmas ?
Je suis parti sur le Causse Noir, au cœur de l’Aveyron, là où les collines s’ouvrent en grottes et en silences.
Saint Jean de Balmes, c’est d’abord un nom.
Un mot d’origine occitane : balma, qui veut dire abri sous roche.
Ici, les cavités naturelles sont partout. On dirait que la terre elle-même se retire parfois pour laisser l’homme respirer.
Balmas est devenu Balmes. La langue a changé, le monde aussi. Mais les abris sont restés.
🏛 Un prieuré, un meurtre, une mémoire
Le lieu, aujourd’hui abandonné, a été jadis une église, un refuge, une communauté.
Au XVIe siècle, un prêtre y a été assassiné pour un trésor qu’il n’avait pas.
Une hache, un matin. Un corps jeté dans un abîme.
L’homme tué était « le père des pauvres ».
L’assassin a été pendu. L’histoire est restée.
Ce n’est pas une légende. C’est une trace.
Et les traces ont une voix, quand on les écoute.
🔥 Sous la pierre, le feu
Bien avant le prieuré, il y aurait eu là un temple gaulois, dédié à Bélénos, le dieu solaire.
Un lieu de rituels druidiques, entre ciel et terre, sève et flamme.
Je ne sais pas si c’est vrai.
Mais en filmant, j’ai ressenti cette présence ancienne. Quelque chose de tellurique, vibrant.
Un passage.
🌱 Une terre qui soigne
Le Causse Noir est rude. Mais il soigne.
Ici poussent des plantes médicinales oubliées, aux noms presque incantatoires :
Busserole, Gentiane de Clusius, Rue des murailles, Orchis brûlé, Thym des dolomites, Fraisier des bois, Millepertuis, Herniaire, Drave printanière…
Les anciens les connaissaient. Les druides les cueillaient. Le prêtre les bénissait peut-être.
Aujourd’hui, elles sont là, comme des mots qui attendent leur phrase.
🎵 Le clip
Le vlog 39 est une pause.
Un moment de respiration dans la série.
Un plan séquence intérieur, tourné dehors.
Pas de message à délivrer. Pas de vérité à défendre.
Juste la beauté d’un lieu, la lenteur d’un regard, la musique d’un monde sans bruit.
🧭 Ce que je retiens
Il y a des lieux qui se racontent mieux quand on se tait.
Saint Jean de Balmes en fait partie.
Un lieu où les couches du temps ne s’annulent pas : elles s’empilent, elles chuchotent, elles guérissent.
Un lieu qui ne demande rien, sauf peut-être d’être vu.
Christophe
pour matetleweb.com