
Spiritualité, santé, conscience : Jean-Dominique Michel face à l’effondrement du sens
Après des années de dissidence active, Jean-Dominique Michel tire sa révérence. Anthropologue de la santé et figure critique de la gestion Covid, il revient dans cette interview fleuve sur ce qu’il nomme « l’expérience pédagogique à grande échelle » que nous venons de traverser. Mais au-delà du désastre sanitaire, c’est une réflexion profonde sur la spiritualité, la conscience, la santé mentale et le rôle du sacré dans nos sociétés occidentales qu’il livre. Un entretien magistral où il est question d’effondrement, de réenchantement du monde, et d’un retour possible à l’essentiel.
Résumé
Jean-Dominique Michel revient dans cet entretien sur son parcours, ses prises de parole durant la crise Covid, et son retrait du journalisme citoyen. Il critique une société coupée du sacré, obsédée par le contrôle, anesthésiée par le nihilisme. Il plaide pour une réconciliation entre science, spiritualité, et santé, en s’appuyant sur ses expériences personnelles et les dernières recherches en neurosciences. À travers des anecdotes intimes et des analyses pointues, il invite à réhabiliter le mystère, à cultiver la gratitude, à apprivoiser la peur de la mort, et à reconstruire une communauté du sens. Un appel vibrant à l’éveil des consciences.
Une dissidence éclairée, jusqu’à l’épuisement
Anthropologue reconnu, Jean-Dominique Michel a été l’un des premiers à dénoncer la gestion « injustifiable et en grande partie criminelle » de la crise Covid. Pourtant, malgré ses analyses étayées, il subit la diabolisation, le discrédit, l’exclusion. « Du jour au lendemain, on passe d’expert respecté à malpropre autoproclamé. »
Mais ce n’est pas tant l’adversité qui le pousse à se retirer. C’est le feu croisé, l’« hystérisation » d’un monde où toute pensée complexe est broyée par les extrêmes — y compris dans les sphères alternatives. « Si tu critiques Trump, tu es un infiltré. Si tu parles de l’influence d’Israël, tu es antisémite. » Fatigué de ces guerres de chapelles, il choisit de quitter la dissidence. « J’ai mouillé le maillot. J’ai fait ma part. Je reviens à mes premiers amours. »
Quand la spiritualité soigne
Ce retour aux sources passe par la salutogénèse, les neurosciences, et la spiritualité — non comme dogme, mais comme réalité vécue. « Il y a des expériences spirituelles qui nous dépassent, que les gens identifient comme plus vraies que la réalité ordinaire. »
Et ce n’est pas qu’affaire de croyance : plus de 20 000 études scientifiques établissent aujourd’hui le lien entre spiritualité et santé. « Avoir une pratique spirituelle régulière diminue le risque de mortalité d’un tiers. » Un chiffre colossal. La science valide désormais ce que les traditions murmurent depuis des siècles.
La conscience comme interface du sacré
La conscience est-elle produite par le cerveau ou en capte-t-il simplement l’écho ? Jean-Dominique Michel explore les expériences de mort imminente, les synchronicités, les guérisons inexpliquées. Il cite le professeur Andrew Newberg et sa typologie des états spirituels, parle d’« épiphanies », de moments de grâce où la réalité s’ouvre. « Le cerveau humain est peut-être le lieu où le cosmos devient conscient de lui-même. »
Il défend une approche phénoménologique de la spiritualité : ce que les gens vivent, ressentent, identifient comme sacré, sans chercher à imposer une définition dogmatique. « La spiritualité, c’est contempler le mystère. »
Le nihilisme comme nouvelle religion d’État
Mais face à cette quête de sens, Jean-Dominique Michel identifie un ennemi : le nihilisme moderne. Il le nomme clairement : « L’impérialisme du nihilisme est aujourd’hui la religion dominante en Occident. »
Un nihilisme qui nie la mort, évacue le sacré, criminalise la pensée dissidente. Qui masque les enfants, eugénise les vieux, et réduit la spiritualité à de la superstition. « Une société qui ne fait pas place au sacré est une société qui invite inévitablement la dépression, l’agression et l’addiction. »
Réenchanter le monde : une voie possible
Faut-il alors renouer avec les religions ? Peut-être. Mais pas celles figées dans les dogmes. Michel appelle à « réinventer une spiritualité incarnée, ouverte, reliée à la beauté et à la bonté ». Il évoque le soufisme, la mystique juive, le christianisme originel débarrassé des caricatures. Et propose une relecture poétique du « Notre Père » en araméen : « Aboun d’bashmaya » : notre source d’amour infinie…
Conclusion : face à l’effondrement, une chance ?
En clôture, Jean-Dominique Michel cite Viktor Frankl : « Une société sans sacré est une société malade. » Mais il ne sombre pas dans le désespoir. « Je reste confiant. La vie a plus d’un tour dans son sac. Le plan d’asservissement échouera. »
Face à l’effondrement du sens, il reste une voie : celle du cœur, de la conscience et de la reliance. « Le plus grand nombre aspire à une bonne vie. Les prédateurs sont peu nombreux. Reprenons notre pouvoir. »
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Jean-Dominique Michel — Antithèse
Un article proposé par Mat et le Web / matetleweb.com