À 53 ans, je me tiens à nouveau dans cette forêt imaginaire où tout a commencé, un refuge mental autant qu’un décor pour mes pensées. Nous sommes en octobre 2025, et je rediffuse aujourd’hui le vlog n°8 de Les Verticales de l’Été 2025, enregistré le 2 décembre 2023. Chaque épisode de cette web-série est une pièce d’un puzzle narratif, une chronique d’un monde qui vacille et d’une voix – la mienne – qui tente d’en saisir les contours. Le vlog n°8 arrive à un moment charnière : la colère brute des débuts s’y mêle à une anticipation des crises futures, comme si je commençais, malgré moi, à entrevoir ce qui nous attendait. Voici ce que j’y racontais, et ce que cela signifie aujourd’hui.
Résumé des épisodes précédents
Pour situer ce huitième chapitre, un regard en arrière s’impose. Le 1er octobre 2023, le vlog n°1 donnait le ton : une tempête grondait, et moi avec elle, hurlant ma rage contre un monde ravagé par la gestion désastreuse du COVID. Dans le vlog n°3, je m’arrêtais sur Samain pour questionner notre rapport à la mort, pointant du doigt ces « mouroirs » que sont devenus les EHPAD – une société qui abandonne ses anciens n’a, après tout, plus grand-chose à offrir. Le vlog n°6 radicalisait le propos : je qualifiais mon projet de « vlog engagé » et appelais à juger ceux qui, par opportunisme ou cynisme, avaient orchestré ce que je voyais comme une « escroquerie » sanitaire. Enfin, le vlog n°7 osait une hypothèse plus sombre encore, celle d’un « acte terroriste mondial », une intuition qui pesait lourd dans l’air saturé de 2023.
Ces sept premiers épisodes formaient un cri continu, une défiance envers les récits officiels et les élites qui les portent. Ils étaient le terreau d’où allait germer le vlog n°8, un épisode où la peur, omniprésente, commençait à se teinter d’un regard vers demain.
Analyse du vlog n°8
Le 2 décembre 2023, je prenais la parole depuis ma forêt, les idées encore embrouillées par l’époque. J’y parlais des « infos et rumeurs du web », ce brouhaha numérique qui nous submergeait alors. Une phrase résumait mon état d’esprit : « Depuis 2020, nous nous sommes habitués à vivre un storytelling permanent, nous obligeant à voir notre vie conditionnée par la peur, avec une forte implication des médias officiels. » Pas de chichi, juste une observation brute sur ce rouleau compresseur médiatique qui, année après année, nous maintenait en haleine avec ses scénarios catastrophe.
Mais ce vlog n’était pas qu’une plainte sur le bruit ambiant. J’y esquissais deux menaces que je voyais poindre à l’horizon : une nouvelle pandémie – bactérienne, pour changer – et un krach boursier qui nous pendait au nez. Ces idées ne sortaient pas de nulle part. Elles étaient nourries par ce qui se disait, se lisait, se murmurait en décembre 2023.
Une pandémie bactérienne en embuscade
D’abord, il y avait cette histoire de bactéries qui revenait sur le tapis. Les infections à Mycoplasma pneumoniae faisaient les gros titres, avec une flambée signalée en France et en Chine. Santé Publique France parlait d’un niveau épidémique depuis l’automne, et l’OMS notait une hausse des hospitalisations pédiatriques. Rien de bien réjouissant. Mais le vrai coup de massue, c’était cet article du 11 décembre 2023 sur la résistance aux antimicrobiens (AMR). On y lisait que 5 millions de morts étaient liées à l’AMR en 2019, dont 1,27 million directement causées par des bactéries insensibles aux traitements. Les projections ? Plus de 10 millions de décès par an d’ici 2050, potentiellement la première cause de mortalité mondiale. Une « pandémie silencieuse », disaient-ils. Moi, je voyais là un truc bien plus flippant que les virus qu’on nous agitait sous le nez depuis des années. Et avec des chiffres pareils, difficile de me traiter de parano.
Un krach boursier qui sent le roussi
Ensuite, il y avait l’économie. Les signaux étaient partout, et pas besoin d’être devin pour les capter. UBS prédisait une chute du S&P 500 à 4100 début 2024, Jeremy Grantham allait plus loin avec un effondrement de 52 % à cause d’une récession imminente. Un article de Capital.fr du 16 décembre 2023 enfonçait le clou : valorisations délirantes – Amazon à 75,1 fois ses bénéfices, Tesla à 73,6 –, un PMI industrie français à 42,0, un PIB en recul de 0,1 % au T3 et une prévision de -0,2 % pour le T4. Sur X, ça jasait aussi : faillites en hausse de 13 % sur un an, un credit crunch annoncé par Goldman Sachs. Bref, tout sentait la poudre. Je disais alors, avec un sarcasme que je ne cherchais même pas à cacher : « Sur les vlogs et blogs d’économistes actuellement, une image est fréquemment utilisée pour décrire la situation actuelle. Depuis l’été 2023, c’est comme si la mer s’était retirée. Les plus sagaces l’auront compris, quand la mer se retire, cela n’augure rien de bon. » Cette image, je l’avais chopée chez ceux qui, comme moi, flairaient la tempête. Elle disait tout : le calme avant le chaos.
Lassitude et clairvoyance
Ce qui dominait dans cet épisode, c’était un mélange de fatigue et de vigilance. J’en avais marre de trier le vrai du faux dans ce déluge d’infos, mais je ne pouvais pas fermer les yeux. Ces histoires de bactéries résistantes et d’économie au bord du gouffre, je les prenais au sérieux – pas parce que les médias en faisaient des tonnes (eux, je les méfiais comme de la peste), mais parce que les chiffres et les analyses solides parlaient d’eux-mêmes. Ma voix portait encore cette colère des débuts, celle qui m’avait poussé à ouvrir ce vlog des années plus tôt, mais elle charriait aussi une lucidité un peu amère. Avec le recul, ça frôlait presque le prophétique – sauf que je n’avais aucune envie de jouer les Cassandre. Je ne promettais rien, je ne rassurais personne. J’observais, je pointais du doigt, et je mettais en garde, c’est tout.
Connexions narratives
Le vlog n°8 n’est pas un îlot isolé ; il s’inscrit dans une trajectoire. Les premiers épisodes étaient ancrés dans une révolte contre le passé – le COVID, les dérives sanitaires, la manipulation des esprits. Ici, pour la première fois, je levais les yeux vers l’horizon, anticipant des crises qui, en 2025, ont pris forme sous nos yeux. Dans le livre qui retrace cette aventure, cet épisode ouvre le chapitre « Guerre et Peur », où je dissèque l’instrumentalisation de nos angoisses. Mais il annonce aussi des réflexions plus lointaines : l’impact de l’intelligence artificielle dans le vlog n°13, ou les fractures sociales que j’explorerais dans le vlog n°18.
Ce huitième chapitre est une charnière. Il prolonge la défiance des débuts tout en posant les bases d’une quête plus large, celle d’un sens à tirer de ce chaos. En 2023, je ne le savais pas encore, mais ce regard vers l’avenir marquait le début d’une transition : de la rage pure à une exploration spirituelle qui, en 2025, éclaire désormais mon chemin.
Conclusion
Rediffuser ce vlog aujourd’hui, en 2025, c’est rouvrir une fenêtre sur une époque où je tâtonnais dans l’obscurité. J’étais alors un homme de 51 ans, en colère, méfiant, mais déjà en quête de quelque chose de plus grand. Avec le recul, je vois que ces scénarios esquissés – pandémie ou krach – n’étaient pas de simples hypothèses, mais des échos d’un monde qui allait bientôt basculer. Reste une question, que je vous laisse en suspens : face à ces récits qui nous paralysent, choisissons-nous de subir, ou commençons-nous à écrire le nôtre ?