Nous voilà rendus au dixième chapitre de Les Verticales de l’Été 2025, ma web-série verticale où chaque vlog déplie un morceau d’une narration plus vaste. À 53 ans, je continue de tisser cette histoire avec une rigueur qui me ressemble : sobre, claire, mais jamais exempte d’une pointe de sarcasme. Ce dixième épisode, rediffusé aujourd’hui, marque une étape singulière. Enregistré le 16 décembre 2023, il m’a surpris moi-même : j’y délaisse un instant la colère pour une fatigue assumée, un besoin de légèreté qui s’incarne dans une marionnette et un vieil ami fictif, Jean Vilain. C’est une pause, un souffle, mais aussi un pivot dans cette fresque qui mêle géopolitique, spiritualité et critique sociale.
Résumé des épisodes précédents
Les neuf premiers vlogs ont construit une trame où ma voix s’est affirmée, brute et sans compromis. Dès le n°1, le 1er octobre 2023, j’ai posé les bases : une révolte face à une société étouffée par la peur et les manipulations. Les épisodes suivants ont creusé cette veine critique. Le vlog n°5 a disséqué la menace d’une guerre orchestrée par des élites corrompues, tandis que le n°7 osait qualifier la pandémie d’« acte terroriste mondial ». Le n°8, lui, s’est aventuré dans les promesses et les périls de l’intelligence artificielle. Mais il y avait autre chose : le vlog n°3, sur Samain, a esquissé une quête spirituelle, un retour aux racines pour contrer un monde déshumanisé. Ces neuf chapitres ont oscillé entre indignation et introspection, préparant le terrain pour ce qui allait suivre.
Analyse du vlog n°10
Ce jour-là, face à la caméra, je me suis senti las. « Je peux pas faire le vlog avec une tête pareille, mais que faire ? Oh mon dieu, Jean Vilain, oui je vais faire une émission sur Jean Vilain ! » Cette exclamation, jaillie dans un mélange d’épuisement et d’élan spontané, dit tout. L’actualité, avec son cortège d’absurdités, m’avait usé. Alors, pour la première fois, j’ai saisi une marionnette – un geste qui pourrait sembler futile, mais qui traduisait un besoin urgent de distance. Jean Vilain, cet alter ego fictif d’un ami âgé, est entré en scène avec son humour noir et son cynisme affûté.
Sa tirade m’a marqué : « Je veux pouvoir suivre la mode du cercueil en temps réel. » Derrière le sarcasme, il y a une pique au consumérisme morbide, une façon de rire de ce qui nous écrase. Plus loin, il ajoute : « L’avenir appartient aux ordures. » C’est grinçant, presque cruel, et pourtant libérateur. Ce vlog n’a pas la densité analytique des précédents – pas de grandes théories géopolitiques ou de méditations spirituelles. Il est plus simple, plus brut : une respiration dans une série souvent lourde. Cette légèreté, même teintée d’amertume, m’a permis de reprendre mon souffle sans renier ma voix.
Connexions narratives
Ce dixième épisode n’est pas une parenthèse anodine. Il s’inscrit dans une évolution qui traverse toute la série. Les premiers vlogs débordaient de colère – je pense au n°6, où j’accusais la gestion du COVID de « crime contre l’humanité ». Mais ici, cette rage s’effrite, laissant place à une fatigue qui annonce un changement. Jean Vilain, avec son rire mordant, préfigure ce que deviendra ma posture dans les épisodes futurs : une distance assumée, un pas de côté. Plus tard, au vlog n°66, je parlerai de « cueillir des pâquerettes » comme d’un acte de survie face à la toxicité ambiante. Le n°10 en est le germe.
Il dialogue aussi avec le versant spirituel de la série. Si le vlog n°3 m’interrogeait sur les cycles de la vie via Samain, celui-ci me pousse à réfléchir à la nécessité du détachement. La marionnette n’est pas qu’un jeu : elle symbolise une rupture, une manière de dire que l’absurde mérite parfois un éclat de rire plutôt qu’une analyse interminable. Cette transition, discrète mais réelle, fait du vlog n°10 un pont vers une quête de sens plus apaisée.
Conclusion
Ce dixième chapitre, dans sa simplicité désarmante, révèle une fissure dans mon armure. La fatigue que j’y confesse n’est pas un aveu de faiblesse, mais une étape vers autre chose – un lâcher-prise qui deviendra essentiel. Jean Vilain m’a offert une bouffée d’air, un moyen de regarder l’abîme sans m’y noyer. Et vous, quand le monde vous pèse, qu’inventez-vous pour tenir debout ? Une marionnette, un mot d’esprit, ou quelque chose de plus discret encore ?